Trois essais sur l'indépendance des banques centrales // Three essays on central bank independance

  • Pessac, Gironde
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  • Il y a 25 jours
Offer DescriptionDepuis les travaux sur le biais inflationniste (Kydland et Prescott, 1977; Barro et Gordon, 1983), un consensus émerge autour de l'idée que l'indépendance des banques centrales permet de les isoler des problématiques politiques et partisanes. Alesina (1992), Alesina Summers (1993) ont montré que les Banques centrales indépendantes avaient en moyenne de meilleures performances inflationnistes, sans pour autant pénaliser la croissance. A la suite de ces études, un nombre croissant de Banques centrales ont obtenu une indépendance de jure (Romelli, 2022).De nombreux travaux récents indiquent cependant une politisation grandissante des banques centrales depuis la crise de 2007/2008 (Alesina et Stella, 2010; Fernández-Albertos, 2015; Lockwood, 2016; Binder et Spindel, 2017; de Haan et al., 2018). Cette politisation implique d'une part que les banques centrales ont une place de plus en plus centrale dans la vie politique nationale. D'autre part, cette importance de la banque centrale a été renforcée par la crise des dettes souveraines en Europe (Afonso et al., 2018) ou encore par la pandémie de COVID-19 (Feldkircher et al., 2021; Wei et Han, 2021). En plus d'augmenter drastiquement le poids de l'autorité monétaire, cette politisation peut également modifier la nature des interactions entre politique budgétaire et monétaire (Azad et al., 2021) ainsi que la fréquence de ces interactions (Balls et al., 2018).Les crises récentes ont affecté la mise en place de la politique monétaire en réduisant les marges de manœuvre de la banque centrale. Un nombre croissant de pays ont connu au cours des dernières années le passage d'une situation de monetary dominance à une situation de fiscal dominance (de Haan et Eijffinger, 2019). De plus, les craintes concernant un potentiel retour de la monétisation des déficits publics par les banques centrales sont réapparues, particulièrement suite à l'augmentation des dépenses publiques induite par l'épidémie de COVID-19 (Lawson et Feldberg, 2020). Les banques centrales se retrouvent alors à subir des pressions politiques mais aussi électorales et ce, malgré un niveau d'indépendance de jure toujours plus élevé. Selon Binder (2021a), en l'espace de 9 ans (2010-2019), le nombre de pays au sein desquels les banques centrales font face à des pressions a été multiplié par 3.La mise en place de la politique monétaire est également impactée par l'apparition de nombreux partis politiques qualifiés de populistes (Mudde, 2012). Ces partis, caractérisés par une rhétorique anti-élitiste, fait peser sur les banques centrales la responsabilité des crises économiques (Rodrik, 2018). Ce mécanisme est notamment mis en avant par Bodea et al. (2019) qui démontrent qu'une banque centrale indépendante réduit les chances de survie d'un gouvernement autocratique.Enfin, la normalisation de la politique monétaire fait peser un risque sur les banques et un risque de crise financière, que les Banques centrales peuvent internaliser.L'objet de cette thèse sera d'étudier les formes et l'évolution de l'indépendance des banques centrales. Elle étudiera les pressions que peuvent subir les banques centrales (politiques, économiques et financières) qui peuvent modifier son comportement. L'impact de la fiscal dominance sera un des points à mettre en évidence, tout comme l'impact du risque de faillite bancaire. Pourra également être étudié le lien entre la montée des partis populistes et les formes d'indépendance des banques centrales.Since the works on the inflationary bias (Kydland and Prescott, 1977; Barro and Gordon, 1983), a consensus has emerged around the idea that the independence of central banks allows them to be insulated from political and partisan issues. Alesina (1992), Alesina and Summers (1993) showed that independent central banks had, on average, better inflationary performance, without penalizing growth. Following these studies, an increasing number of central banks have obtained de jure independence (Romelli, 2022).
However, numerous recent works indicate a growing politicization of central banks since the 2007/2008 crisis (Alesina and Stella, 2010; Fernández-Albertos, 2015; Lockwood, 2016; Binder and Spindel, 2017; de Haan et al., 2018). This politicization implies, on the one hand, that central banks have an increasingly central role in national political life. On the other hand, this importance of the central bank has been reinforced by the European sovereign debt crisis (Afonso et al., 2018) and the COVID-19 pandemic (Feldkircher et al., 2021; Wei and Han, 2021). In addition to drastically increasing the weight of monetary authority, this politicization can also alter the nature of interactions between fiscal and monetary policy (Azad et al., 2021) as well as the frequency of these interactions (Balls et al., 2018).
Recent crises have impacted the execution of monetary policy by diminishing the central bank's margins of maneuver. An increasing number of countries have experienced, in recent years, a shift from a situation of monetary dominance to one of fiscal dominance (de Haan and Eijffinger, 2019). Moreover, concerns regarding the potential return of central banks monetizing public deficits have resurfaced, particularly following the increase in public spending induced by the COVID-19 epidemic (Lawson and Feldberg, 2020). Central banks find themselves under political pressures as well as electoral pressures, despite a consistently higher level of de jure independence. According to Binder (2021a), over a span of 9 years (2010-2019), the number of countries where central banks face pressures has tripled.
The implementation of monetary policy is also impacted by the emergence of numerous political parties labeled as populist (Mudde, 2012). These parties, characterized by anti-elite rhetoric, place the responsibility for economic crises on central banks (Rodrik, 2018). This mechanism is particularly highlighted by Bodea et al. (2019), who demonstrate that an independent central bank reduces the chances of survival for an autocratic government.
Finally, the normalization of monetary policy poses a risk to banks and a risk of financial crisis, which central banks can internalize.
The objective of this thesis will be to study the forms and evolution of central bank independence. It will examine the pressures that central banks may face (political, economic, and financial) that can alter their behavior. The impact of fiscal dominance will be one of the points to highlight, as well as the impact of the risk of bank failure. The link between the rise of populist parties and forms of central bank independence may also be studied.Début de la thèse : 01/10/2024Funding category: Contrat doctoral
Concours pour un contrat doctoral MESRI
PHD Country: FranceRequirementsSpecific RequirementsDiplôme de master recherche obtenu en France ou en Europe. Très bon dossier académique. Le mémoire de recherche doit montrer les capacités du candidat à effectuer un travail doctoral. Autres diplômes ou diplômes obtenus dans d'autres pays, demande de dérogation nécessaire.
Master's degree obtained in France or Europe. Excellent academic record. The research thesis must demonstrate the candidate's ability to conduct doctoral-level work. For other degrees obtained in different countries, a request for an exemption is necessary.Additional InformationWork Location(s)Number of offers available 1 Company/Institute Université de Bordeaux Country France City Pessac GeofieldWhere to apply WebsiteSTATUS: EXPIRED

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