Chercheur doctorant (H/F) en paléontologie et paléoécologie

CNRS

  • Poitiers, Vienne
  • 2 135 €/mois
  • CDD
  • Temps-plein
  • Il y a 18 jours
L'étude des facteurs de l'évolution humaine en Afrique au cours des trois derniers millions d'années est fréquemment centrée sur la corrélation entre les dynamiques climatiques globales et les archives fossiles. Nous proposons dans cette thèse une approche différente fondée sur l'histoire biogéographique des biotas africains. La comparaison préliminaire entre quelques sites d'Afrique orientale suggère pour divers groupes, rameau humain compris, des histoires évolutionnaires contrastées d'un bassin hydrographique à l'autre. La comparaison de ces histoires sur plusieurs échelles géographiques permettra de tester l'importance relative du climat global et des facteurs locaux.
Le cadre de ce doctorat sera la partie septentrionale du Rift d'Afrique orientale depuis les prémisses de l'intensification des cycles glaciaires de l'hémisphère nord (à partir de 3,3 Ma) jusqu'à la transition mi-pléistocène, une autre phase de changement climatique vers 1 Ma. La basse vallée de l'Omo (formations de Shungura et d'Usno, Éthiopie), la dépression du Turkana (Kenya, Éthiopie, incluant l'Omo) et le rift septentrional (de l'Afar en Éthiopie au Ngorongoro en Tanzanie) seront les trois échelles spatiales d'étude pour lesquelles les données disponibles sont abondantes et de qualité.
Le travail portera sur une diversité de groupes de vertébrés et de guildes écologiques, fournissant des données plus complètes au niveau écosystémique et des histoires évolutionnaires relativement bien documentées. Plusieurs indicateurs de réponses aux dynamiques environnementales seront pris en compte : la diversité taxinomique, des marqueurs écomorphologiques (hypsodontie, adaptations aux substrats), et des proxys paléoécologiques indépendants (isotopes stables, usures dentaires).
Confrontés aux données paléoenvironnementales (sédimentologie, pollens, …), l'objectif sera de construire des comparaisons entre gradients écologiques et distributions des taxons, entre phénomènes de dispersion et d'endémisme combinées et conditions environnementales locales.Contexte de travailCette thèse internationale repose sur un partenariat entre le laboratoire PALEVOPRIM (CNRS & Université de Poitiers, paléoécologie et compétences analytiques SIG, équipe d'accueil de la personne recrutée) et le Centre français des études éthiopiennes (CNRS & Ministère de l'Europe et des affaires étrangères, paléontologie et registre fossile). Elle sera intégrée au programme Omo Group Research Expedition, qui mène une recherche interdisciplinaire et internationale sur l'évolution de l'écosystème de la basse vallée de l'Omo (Dépression du Turkana, sud-ouest de l'Éthiopie).
Aux côtés de cette articulation principale, cette thèse s'appuiera sur un réseau de collaborations internationales impliquant l'Ethiopian Heritage Authority (paléontologie), les UMR françaises PACEA, CEREGE et ITES (paléontologie, paléoenvironnements, géologie), ainsi que Harvard University (paléoécologie) et University at Albany (dynamiques fauniques) aux États-Unis. Elle conduira potentiellement à une interaction poussée avec d'autres équipes internationales travaillant dans la dépression de l'Afar et dans le rift éthiopien principal. Enfin, elle s'inscrit dans la démarche interdisciplinaire et fédératrice du Groupe De Recherche Grand Rift Africain du CNRS.Contraintes et risquesUne partie des données brutes nécessiteront un travail d'acquisition en collections, ce qui implique plusieurs missions et en Éthiopie (Ethiopian Heritage Authority). La plupart des données sont toutefois disponibles dans la littérature et via la structure partenariale du sujet, impliquant notamment le programme Omo Group Research Expedition. Plusieurs missions seront également à prévoir en France en lien avec la structure partenariale du sujet. Au moins une campagne de terrain en Éthiopie est envisagée, au sein de l'Omo Group Research Expedition (basse vallée de l'Omo).

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